Arrivée en République de l’union du Myanmar

Après avoir à nouveau profité des joies de la conduite sur le périphérique de Bangkok, nous voilà à l’aéroport Don Mueang.

Démontage des vélos et check-in ( on ne pèse pas nos montures ouf !) nous sommes dans le bus avec un grand groupe de musulmans Birmans. L’ambiance du pays se fait sentir : Tous les hommes sont habillés de « longis » (habit traditionnel) et portent une petite calotte, les femmes sont pour la plupart voilées. Ils transportent chacun au moins 4 bagages à main : je vous laisse imaginer le bordel pour les hôtesses de l’air. Tout le monde nous sourit, ça braille,ça rigole.

Le vol dure 1h30 environ entre Bangkok et Mandalay. Nous atterrissons au milieu des champs et des stupas dorés sur, il me semble, une des seules piste de l’aéroport international. Des centaines de gens sont collés aux vitres. Les familles entières sont là pour accueillir leurs proche et pique-niquent sur des tapis dans l’aéroport. Je sors avec les vélos encore démontés dans une foule surprise et amusée de mes bagages. Chacun y va de son coup de main demande de me faire de la place, moi je pousse et je joue de ma sonnette pour ne pas paraître trop relou et les pousser. Lorsque je trouve enfin un coin pour remonter les biclous, les gens s’agglutinent autour de moi et ce n’est pas moins d’une centaine de personnes qui assistera et m’assistera au remontage. Je suis assez content de voir que les gens s’intéressent aux vélos mais quelque peu effrayé au milieu de tout ce monde que je ne connais pas et avec qui je me contente d’échanger des gestes. J’ai peur qu’Esther ne me voit pas, elle mettra du temps à me retrouver, elle rigole bien en me voyant.

Sur la route l »ambiance est bien différente de Bangkok, nous sommes sur une vieille piste goudronnée au milieu de champs. Quelques flèches dorées ici et là mais pas beaucoup de véhicules. Tout le monde nous salue et les bras se lèvent depuis les petits taxis locaux. Les volants sont à droite et on conduit à droite donc nous sommes tout près des conducteurs qui partagent leurs sourires. La route est tachée de rouge, c’est le jus de bétel que les gens crachent à tout va. Ici hommes et femmes mâchent cette feuille toute la journée. Cela rend les dents rouges puis noires. Nous passons près de villages bidonvilles à la périphérie de Mandalay. Les couleurs sont étranges au coucher du soleil, on a l’impression de voir à travers des lunettes teintées, le orange et le vert sont éclatants, le ciel est magnifique. La ville est très poussiéreuse et les camions pourris nous embaument d’une fumée d’échappement dense et sombre. Nous parvenons à comprendre que nous sommes déjà dans la ville après avoir demandé notre chemin. Celle-ci s’étale énormément et il n’y a aucun panneaux ou alors c’est écrit en birman.

En ville, les rues sont nommées par des chiffres et bien quadrillées donc il est facile de se repérer. Nous faisons le tour de quelques auberges pour la nuit et en effet les prix sont bien plus élevés qu’auparavant. Certaines seulement sont autorisées à accueillir des étrangers. Le choix est restreint et ainsi le prix monte. Nous trouvons une chambre pour 18$ avec climatisation et petit-dèj. C’est la pleine lune et cela correspond à la fête des lumières ici. Les gens mettent des bougies partout, les feux d’artifices claquent dans le ciel et quelques chars circulent dans les rues couvertes de néons.

La soirée est courte, épuisés par nos 75 Km à vélo entrecoupés d’un vol d’une heure trente, de suées et de climatisation à vous geler les os nous allons nous coucher le sourire aux lèvres. Heureux d’être enfin dans ce pays ; destination finale pour « les déraillés ».