Sur les rives de l’Irrawady
Nous commençons par longer la rivière en direction de Sagaing , une des anciennes cités impériales surnommée petit « Bagan » grâce aux nombreux stupas dorés qui surplombent la colline.
C’est une belle leçon d’humanité ce matin: les habitants vivent dans des conditions de pauvreté extrême et les conditions sanitaires sont déplorables. Ils vivent dans des cabanes en bamboo à côté de la route dans la boue, ils se lavent dans la rivière. Cochons, vaches et chiens partagent le même toit.
Ils travaillent dur, je vois femmes et hommes portant des grosses charges à bout de bras et quand ils nous voient, ce sont des grands sourires qui éclairent leurs visages. Il semble que ce soit les conséquences des inondations du mois d’août .
Le long de la rivière, des bateaux de marchandises circulent: sable, poteries, goudron, pétrole.
Nous faisons une pause avant de passer le pont en face de Sagaing car c’est magnifique . Au loin les aiguilles dorées des pagodes encore couverte de brume s’élancent vers le ciel et devant nous la vie sur l’eau s’active. C’est magique et cela nous semble irréel.
Les moines et nonnes vêtues de leurs longues robes orange, ocre , rouge, blanches et roses , le bol du mendiant à la main arpentent les ruelles de cette ville où la sérénité semble régner.
Je ne sais comment expliquer mon émotion , je suis touchée par ce peuple , par ce pays.
Notre route continue jusqu’ à Mynmu. Ville de campagne assez calme où circulent des vélos side cars trop stylés, on va ramener cette mode en France.
Pendant notre pause goûter, on cherche un plan où dormir: temple, camping ? Un monsieur avec la bouche remplie de feuilles de bétel nous adresse un sourire vampirique et nous dit de venir à son resto . Je lui fais un dessin d’une tente et il acquiesce : la chance est avec nous. 5 km plus loin, nous trouvons le One star restaurant avec des énormes camions garés devant. C’est un routier birman.
Notre hôte nous montre notre lit, il préfère qu’on dorme la plutôt que dans la tente. Nous rencontrons la famille , maquillage thanaka pour moi après la douche.
On arrive à discuter grâce à notre dictionnaire et son anglais pas si mal. on lui montre des photos, les cartes. Les enfants sont curieux . Les conducteurs de camion vont et viennent pour se restaurer et nous allons nous coucher devant ce bordel. On est heureux même si la nuit va être courte les petits français ne sont pas habitués à dormir devant la route sur une planche.
Après une dure nuit sur un lit en bois aux sons des klaxons, nous voilà reparti sur la route. Les bus sont chargés avec plusieurs dizaines de passagers sur les toits.
La route est plus calme aujourd’hui et nous la partageons avec des charrettes tirées par des boeufs qui vont au champ. Les sourires sont nombreux et nous ne pouvant nous empêcher de sourire de toutes nos dents contrairement à nos amis Birmans.
Nous croisons une boulangerie au feu de bois et en profitons pour faire des provisions. C’est le premier jour de beau temps ici et il fait vite chaud.
Et s’érige devant nous le deuxième plus grand bouddha du monde (442 pieds). La visite est intéressante car les édifices sont nombreux Bouddha debout, Bouddha couché, petits bouddhas, stupas dorés et j’en passe.
Nous croyons avoir une vue d’en haut mais après avoir monté les 24 étages avec tous les pèlerins birmans, c’est peine perdue nous pouvons tout juste glisser notre appareil pour capturer ce panorama grandiose.
Nous quittons Baudi Tathaung après le déjeuner en direction de la rivière Chindwin. Nous roulons sur une petite route de campagne où tout le monde nous salue. Le soleil décline et l’ atmosphère est apaisante. Un lac se trouve sur notre route et les pêcheurs trient leurs mini poissons sur la route. Nous n’apercevons toujours pas de pont (notre objectif de la journée) les stigmates des inondations par contre sont encore présents.
Nous achetons de la pastèque et la vendeuse nous en offre presque plus que ce qu’on a acheté. Bon ce soir après la nuit chez l’ habitant, on teste la nuit au monastère, temple ou autre pagode. Le soleil est couché, nous sommes enfin au pied du pont. Le dernier village possède un grand temple vers lequel nous nous dirigeons. Tout le village nous questionne sur où on va et nous montre l’entrée.
Les moines et de nombreux enfants nous accueillent dans un bâtiment en construction où il ne manque qu’une porte et on nous apporte tout ce qui peut nous être utile tapis, oreiller, draps et de l’ eau. Serions-nous capable d’accueillir aussi bien des inconnus ? Esther part se laver chez une dame (on ne se lave pas au même endroit que les moines quand on est une femme) et moi je me lave avec eux, elle prendra sa douche au seau devant toutes les voisines qui l’observent et rigolent. Nous sommes l’attraction du soir et bon nombre de visiteurs montrent le bout de leur nez. Quelques-uns parlent un anglais balbutiant et traduisent pour les autres. On nous propose plusieurs fois de dîner mais nous refusons poliment, on a trop mangé ce midi et on ne veut pas abuser de la gentillesse des gens. Lorsque la foule désempli, un petit monsieur nous propose de faire le tour du temple »follow me,follow me ». Nous visitons le temple pendant un certain temps (certaines partie sont très très vieille autant que Bagan « la référence » en matière de vieille pierres dans la région). Une musique incessante attire mon oreille et il me dit que c’est un mariage. Génial on va dormir près de la sono. Il nous invite demain là bas pour manger plein de bonnes choses, affaire à suivre.
Nous nous réveillons au son des sonos qui crachent dès l’aube. Entre le mariage , le moine Boudhiste qui récite ses prières et les élections qui ont lieu dans quelques jours, nous sommes servis.
Les moines nous attendent pour le petit déjeuner où on se régale de samoussas, gâteaux secs et café.Tout le monde est très attentionné et comme le temple est un lieu de passage, on surprend les habitants qui demande au chef si ça c’est bien passé. Nous croisons « follow me,Follow me » mais il a l’air occupé. Je jète un rapide coup d’oeil aux vélos Boudhistes mais il n’y a rien à faire ils sont trop vieux dommage j’aurais bien rendu la pareille par un coup de main.
Nous traversons le pont tout proche aux belles heures du matin et sommes enchanté par le paysage. Nous arrivons après 5h de route à travers un paysage sablonneux et vert à Pakkoku. Les vestiges de cette ancienne cité coloniale sont encore visibles, de nombreuses maisons coloniales sont en état, d’autres à l’abandon et nous apercevons un golf. La ville est très poussiéreuse, nous prenons le temps de déjeuner au carrefour du marché plus pour regarder les gens que pour manger car manger local n’est pas toujours très savoureux. On nous sert beaucoup de piment haché, des sortes de légumes amer avec une sauce au goût de poisson et heureusement du riz blanc.
Pour quitter Pakkoku en direction de Bagan, nous empruntons le plus long pont du voyage, long de 3,5 Km au dessus de l’énorme rivière que forme la Chindwin et l’Irrawadi. La vue est a couper le souffle les bancs sables apparents, les pêcheurs,les champs sur l’île au centre de la rivière « Epoufpouflant » en langage déraillé. Nous faisons une petite sieste pour éviter les 40°c avant de rejoindre Bagan.
La route est longue; 95km d’ondulations dans les dunes mais nous apercevons enfin des flèches de stupas au loin.
A l’entrée dans la ville de Nyang U, une dame me court après mais je suis à fond dans une descente et je ne on verra si c’était important ça me retombera dessus. Pour le moment on veut un lit et une douche. Nous trouvons une charmante guest house pour 16$ la chambre. Un super restaurant végétarien « Moe Pyae San » sert des salades de tomates et d’aubergines à l’huile de cacahuète à tomber par terre.
Au fait l’entrée dans Bagan est de 20€, c’est peut être ça qu ‘elle voulait la dame ? TROP TARD, on verra par la suite si on y a échappé ou si on va se faire arrêter.
Merci pour vos messages !